Journées du patrimoine à Annecy

AnnecyC’est sous un ciel gris que j’attaque ce premier jour des journées du patrimoine, direction la vieille ville d’Annecy, avec un programme de visites plutôt chargé.

Le château d’Annecy

Première étape, donc, le château d’Annecy. Encore un château d’origine plus ou moins moyenâgeuse, comme il semble y en avoir beaucoup dans la région. J’ai tout de suite un sentiment d’espace en arrivant, la cour du château étant bien plus grande que celles de ceux que j’ai pu visiter auparavant.

Château d'Annecy

Par contre, l’intérieur est plutôt moins intéressant. De nombreuses expositions occupent les murs de ce lieu, telles que celle sur la diversité du vivant, ou encore celle sur la faune du lac. Elles sont plutôt bien faites, même si je n’y ai pas appris grand chose. Mais il faut dire que lorsqu’on a eu une solide éducation scientifique, il est difficile d’apprendre quoi que ce soit de nouveau dans ce genre d’exposition cherchant à vulgariser les sciences. Par contre, j’ai pu aussi y voir quelques meubles et objets d’art et d’artisanat de la région, ainsi qu’une salle dédiée au cinéma d’animation, plutôt sympas.

Par contre, le château étant situé légèrement en hauteur par rapport à la ville, il permet d’avoir une belle vue sur la mer de toits étalés à ses pieds.

Château d'Annecy
Château d'Annecy

Le conservatoire d’art et d’histoire :
Exposition CITIA et bibliothèque du grand séminaire

Direction ensuite le conservatoire d’art et d’histoire, qui est en fait l’ancien séminaire d’Annecy. Après moult péripéties (confisqué à la révolution, puis transformé en hôpital, avant de redevenir un séminaire), il est racheté par le conseil général en 1977, et accueil aujourd’hui de nombreuses organisations. Parmi tout ceci, j’ai d’abord dirigé mes pas vers l’exposition CITIA (Cité de l’image en mouvement).

Annecy accueille tous les ans le festival international du film d’animation, faisant de la ville un rendez-vous mondial sur ce sujet. L’exposition nous présente tout sur l’image animée, de ses prémices jusqu’aux techniques actuelles, ainsi qu’une belle collection d’œuvres de ce genre. Elle est extrêmement riche et intéressante, et ça a été pour moi une très grande découverte, sachant qu’en plus, j’étais arrivée là un peu par hasard. En effet, mon but était la visite de la bibliothèque du séminaire, à laquelle j’étais arrivée très en avance. La visite de l’exposition CITIA fut une très belle manière de combler cet écart.

S’en est suivie donc la visite de la bibliothèque du séminaire. La bibliothèque en elle même n’a pas un aspect très ancien. Elle pourrait ressembler à n’importe quelle bibliothèque, d’aspect récent, si ce n’est la petite statue de la vierge posée sur une étagère. Elle a connu des hauts et des bas, notamment au moment de la révolution française. Elle possède aujourd’hui environ 60 000 livres, sur tous pleins de sujets différents (et pas uniquement religieux).

Bibliothèque du grand séminaire

Mais ce qui a fait l’intérêt de la visite n’était pas tant l’aspect de la bibliothèque en elle-même, que l’histoire des livres qu’elle renferme. En effet, le thème des journées du patrimoine cette année était « le voyage du patrimoine ». La responsable a donc décidé de nous montrer plusieurs livres, et on a tenté d’en retracer leurs histoires à travers leurs ex-libris. On a pu donc voir des livres qui ont bien voyagé, d’origines diverses, plus ou moins attendues (plusieurs sont passés par la Suisse, ce qui n’est pas très surprenant au vu de l’histoire et le positionnement de la région, un autre par contre a voyagé, en passant par l’Espagne et je ne sais plus quel pays nordique, etc.). Toute cette enquête était extrêmement intéressante, et m’a fait voir les livres d’une autre façon. En effet, j’avais beaucoup plus tendance à me focaliser sur le contenu plutôt que le contenant, mais je me suis rendue compte que l’objet-livre en lui-même pouvait parfois avoir une histoire toute aussi riche que le texte écrit.

Bibliothèque du grand séminaire

La basilique de la Visitation et son carillon

Étape suivante, la basilique. Commencée en 1922 et consacrée en 1945, on y vénère Saint François de Sales et Sainte Jeanne de Chantal, fondateurs de l’ordre de la Visitation, dont on peut voir les dépouilles. Elle est située sur le crêt du Maure, et domine Annecy. On peut l’apercevoir de quasiment partout en ville (c’est du moins l’impression que j’en ai eu).

A pied, on peut y arriver par un petit escalier, qui nous mène juste à ses pieds. Elle est seule sur son esplanade, ce qui la rend d’autant plus imposante.

Basilique de la Visitation
Basilique de la Visitation

L’intérieur est richement décoré. En entrant, on peut immédiatement admirer la mosaïque du chœur, représentant un Christ en croix, surmonté par la colombe du Saint-Esprit, ainsi que Dieu le Père. On peut aussi admirer les reliquaires des deux Saints patrons de cette basilique, et découvrir leurs vies dans les vitraux qui ornent les murs de ce lieu.

Basilique de la Visitation

J’ai aussi pu monter dans le clocher, afin de voir le carillon. Je suis arrivée en haut pile au moment où le gros bourdon (appelé Marie-Françoise du Sacré-cœur) s’est mis à sonner l’heure. Ce fût un sacré choc !

Ce bourdon est classé monument historique, or il ne date que de 1926, et ne possède pas vraiment de caractéristiques particulières. En effet, quelqu’un aurait apparemment décidé de faire une petite blague (je n’ai pas trop saisie la raison, mais oreilles étant encore sous le choc…), et a préparé un superbe dossier inventant une belle et longue histoire à ce bourdon, et l’a envoyé aux monuments historiques. Ceux-ci, impressionnés par ce dossier, et n’ayant pas fait tellement de recherches supplémentaires, ont donc classé la cloche. C’est ainsi que par un beau matin, les sœurs responsables de la basilique, ont reçu un appel leur annonçant la bonne nouvelle. Vous pouvez imaginer leur surprise. Elles ont voulu réparer cette erreur, jusqu’à ce qu’on leur fasse remarquer que ça demanderait sûrement beaucoup de démarches, et surtout, qu’ainsi, elles n’auraient pas à prendre en charge les éventuels soins et restaurations nécessaires.

Basilique de la Visitation - Bourdon

Outre ce bourdon, le carillon possède 37 cloches, couvrant 3 octaves. Il permet ainsi de jouer un grand répertoire de morceaux. Il est très actif et joué régulièrement, que ce soit par le carillonneur de la basilique, ou des carillonneurs en provenance du monde entier. Le carillonneur nous a d’ailleurs joués plusieurs morceaux lorsque nous y étions.

Basilique de la Visitation - Carillon
Basilique de la Visitation - Carillonneur

Il va sans dire que du haut du clocher aussi, nous avons une magnifique vue sur les environs (je ne compte même plus le nombre de fois où j’ai pu dire ça sur tout ce que j’ai pu voir dans le coin).

Basilique de la Visitation

Et c’est avec un dernier regard sur la basilique et un ciel spectaculaire que je me dirige vers la prochaine et dernière étape de ma journée.

Basilique de la Visitation

Le Brise Glace

Le Brise Glace, inauguré en 1998, est un lieu dédié aux musiques amplifiées. Situé au bord du lac, dans une architecture contemporaine construite en 1970 par André Wogensky, élève de Le Corbusier, il s’agit d’un véritable lieu de promotion pour les musiques actuelles. Ils organisent des concerts toutes les semaines, mais cherchent aussi à accompagner de nombreux groupes dans leurs évolutions.

Le Brise Glace dispose de 6 studios où tout un chacun peut venir répéter, pour un prix très faible. Il met aussi à la disposition de ces groupes du matériel (batterie, micros, mixeurs, etc.), ainsi que les conseils de leurs régisseurs et ingénieurs du son. Il propose aussi régulièrement des ateliers de formations, notamment sur la prévention des risques auditifs, qui semble être un sujet qui leur tient à cœur. Ils peuvent aussi accueillir des groupes en résidence, qui viennent ici pour préparer leurs tournées, ce qui leur permet d’accueillir des musiciens connus.

La visite de ce lieu a été extrêmement enrichissante. Ça m’a permis de découvrir tout l’envers de la musique, des répétitions au concert, tout ce dont on ne se rend pas vraiment compte quand on se contente de l’écouter. Ce qui est d’autant plus intéressant, c’est qu’ils accueillent, de par leur structure et leur mission, autant des artistes connus, qu’ils accompagnent dans leurs préparatifs, ou tout simplement pour des concerts, que n’importe quel groupe amateur qui souhaite un lieu ou s’entraîner, ou où ils pourront recevoir quelques conseils. Tout ceci permet d’avoir un aperçu assez global sur l’industrie actuelle de la musique.

Brise Glace

Après cette visite, il est temps de mettre un terme à cette journée bien remplie, en longeant le lac et se dirigeant peu à peu vers chez moi.

Annecy

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